André Breton et Slavko Kopac

C’était aussi bizarre que cette occasion de ma rencontre avec Dubuffet, 8 jours après mon arrivée, je suis entré dans l’Art Brut et j’ai commencé à gérer cette, à l’époque, petite collection, j’ai commencé à m’en occuper. En ce temps-là, Dubuffet est parti à El Golea, pour y peindre et pour regarder ce monde arabe. Pendant ce temps, Breton, qui a été sur le premier comité, le conseil pour l’Art Brut, qui collaborait ensemble avec Paulhan et avec d’autres, remplaçait Dubuffet et venait chaque jour, dans l’après-midi, à ces locaux et nous regardions ensemble ce qu’il fallait faire, à quoi il fallait répondre et, au bout d’un mois, tout ça a commencé. A cette époque, Breton ne me connaissait point, dans quelle mesure je suis peintre, je ne sais pas, j’étais peut-être toujours de nouveau sauvé par ainsi-nommé charme, tout le monde l’a déjà constaté et, probablement, mon comportement entier, car je suis un homme sans, ils diraient à Vinkovci, sans tendance à faire beaucoup d’embarras, ce que veut dire direct, de manière que tout ça c’est ouvert pour moi et j’ai eu ma première exposition en 1949 et c’était un grand événement.

C’était là qu’avec Breton, j’ai fait cette plaque qui lui était l’une des plus chères qui a été jamais publiée. Et il y écrivait, j’ai fait un croquis comment ça organiser et on a fait tout ça ensemble et signé ensemble et, pour moi, c’est un point lumineux. Je parle de l’homme qui m’était exceptionnellement cher, l’un des rares gentleman que j’ai rencontré dans ma vie.

Puis, autour de lui, il se trouvaient immédiatement Jean Paulhan et Benjamin Péret, qui m’a écrit la préface pour ma première exposition. Je rencontrais Michaux tous les dimanches au moins une fois le soir et avec Dubuffet. Je suis entré dans ce monde qui était vraiment fermé pour tous. Pourquoi? Je dis toujours comment ce petit garçon de la poussière de Vinkovci a pu se rendre à Paris et comment il est entré dans ce qui était fermé pour tous. Devant la porte de Breton, il y avait un papier, ni journalistes ni reporters, personne ne pouvait sonner à la porte, parce qu’il l’avait défendu. Je le rencontrais et, ce qui est sympathique, ils ne jamais pensaient ni voulaient trouver en moi un peintre surréaliste, ils ont accepté ce qui j’ai leur apporté.
